LE KING SE DECHAÎNE - Christophe Rodolphe et
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Titre :LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
dans
« LE KING SE DECHAÎNE »
13ième Episode
PERSONNAGES
Roberto (sous les traits d'Emilio le Baladin)
Le Comte De la Bouche-En-Biais
Lucie De modestie
Sylvestre
Jacqueline De la Bouche-En-Biais
Mademoiselle Roméo
Lieu : Au Château de la Via Doré
(village de Maison-Du-Bois Doré / Midi de la France)
EPISODE 13 : « LE KING SE DECHAINE » (1999)
Quatrième partie de la pièce « Appellation d’origine Incontrôlée » (AOI) (6 pers)
Genre : Comédie
Auteur : Casali Emillen
PROTECTION SACD
Contact : Emilien CASALI – (France)
e-mail casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
PROLOGUE
Roberto (sous les traits d'Emilio le Baladin) /
Lucie (sous les traits de Guerrazade)
Cet après-midi là…
L'action se déroule dans la grande salle du Château de la Via Doré, situe sur les hauteurs de Maison-Du-Bois Doré...
Vous allez assister à un cours extrait de la pièce de théâtre moyenâgeuse qui a pour titre : « Les Ongles de la Nuit ». Mademoiselle Lucie joue le rôle de Guerrazade et Roberto joue celui d'Emilio le Baladin (il porte toujours sur le visage un masque bleu en forme de papillon à tâches dorées et des habits de troubadours, ainsi qu'une cape bleu... Lucie est vêtu d'un cuir moulant.
ROBERTO, fait son entrée par la droite
Allons, debout frère David, i arrive de voyage et j'ai moult présents en mon bagage !
LUCIE
Emilio ! Ton retour est enfin accompli, cela me comble de joie !
ROBERTO
Vous ici, Damoiselle Guerrazade, à une heure si nuitamment avancée ?
LUCIE
Et pour cause, j'attends pour ces vêpres un heureux évènement.
ROBERTO
Tout soir est le berceau d'un heureux évènement, Damoiselle, des myriades d'étoiles y dansent pour nous un balai de lumière.
LUCIE
Mais ce soir est plus important que tous les autres soirs, ai rendez-vous avec la pleine Lune.
ROBERTO
Votre attente semble impatiente.
LUCIE
Et pour cause, elle doit m'apporter le salut !
ROBERTO
Et comment être sûr de sa ponctualité ? Ne savez-vous point que jamais elle n'annonce sa venue dans nos cieux.
LUCIE
S'il le faut, je ferai mon attente éternelle.
ROBERTO
Je vous souhaite patience jusque-là.
LUCIE
Il s'en viendra ce soir, Fleurette m'en a fait la promesse.
ROBERTO
Ah ! Si Fleurette vous en a fait la promesse, eh bien vous êtes libre de choisir les contes en lesquels vous pouvez avoir foi !
LUCIE
L'avenir nous le dira ! Mais en attendant, trinquons, Compagnon !
ROBERTO
Bien volontiers, Guerrazade ! Mon vouage fut si long que je n'ai guère eu le temps d'apaiser ma soif.
LUCIE
Voilà pour toi ! (Elle le prend par le cou)
ROBERTO
Vous voulez bien lâcher mon cou, Lucie.
LUCIE
C'est l'heure de la pause café !
ROBERTO
C'est à dire que nous devons absolument finir cette scène !
LUCIE
Je commence à en avoir assez ! Passons à autre chose, mon ami. (Elle sort un fouet de sa poche)
ROBERTO
Que faites-vous, Lucie ? De quoi s'agit-il ?
LUCIE
Ca a la forme de la réglisse, ça a la couleur de la réglisse, mais ce n'est pas de la réglisse ! Maintenant, à nous deux, mon coquin !
ROBERTO
Que comptez-vous faire avec ce machin-là ?
LUCIE
Profitons-en, mon fiancé est endormi.
ROBERTO
Voyons, Lucie, ce n'est pas prudent.
LUCIE
N'ai-je pas accepté de jouer votre rôle ? !
ROBERTO
Allons, reprenez-vous !
LUCIE
Vous allez voir, la règle du jeu est très simple !
ROBERTO
Je vous préviens, Lucie...
LUCIE
Vous ne voulez toujours pas retirer votre masque ?
ROBERTO
Posez ce fouet immédiatement !
LUCIE
Vous voulez toujours de moi dans votre pièce ?
ROBERTO
Cessez de faire l'idiote, la représentation est prévue pour la semaine prochaine. Nous allons prendre du retard.
LUCIE
Aurai-je la chance, un jour, de connaître votre véritable identité, mon coquin ? (Elle le fouette à ce moment-là) Je sens que l'on va se régaler tous les deux ! Déshabillez-vous !
ROBERTO, à genou
Pas ici, tout de même !
LUCIE
Tu ne comprends pas, idiot, que j'en crève d'envie !
FIN DU PROLOGUE
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Acte 1 / Scène 1
Le Comte De la Bouche-En-Biais / Roberto / Lucie.
LE COMTE, dans la chambre
On ne peut plus dormir tranquillement chez soi ! Que signifie ce chahut ? (Il fait son apparition ensuite dans le grand salon toujours vêtu de son peignoir, la canne à la main et la bague de fiançailles à son doigt et s’adresse à Roberto)
Vous êtes encore là, vous ?
LUCIE
Vous tombez bien, Christoph Rodolphe Charles Henri et j'en passe !
LE COMTE
Que se passe-t-il, ma Lucie ?
ROBERTO, à genou
Je vous en supplie, aidez-moi, Comte !
LE COMTE
Je vous avais demandé de ne plus jamais remettre les pieds chez moi ?
ROBERTO
J'ai proposé à Lucie de jouer la comédie, Monsieur le Comte.
LUCIE
Le théâtre est un loisir très divertissant, Christophe Rodolphe ! Vous devriez en faire.
LE COMTE
Allez m'attendre dans ma chambre, et que ça saute ! (Il lui met un coup de pied aux fesses) J'ai un compte à régler avec ce monsieur.
(Lucie quitte les lieux)
LE COMTE
Je ne sais pas lequel de vous deux délire, mais en attendant, mon cher Roberto, c'est vous qui m'avez dérangé durant mon sommeil. (Il lui retire son masque) Eh puis, retirez-moi donc ce masque !
ROBERTO
Je suis navré, Comte, mais...
LE COMTE, le menace avec sa canne
J'ai horreur que l'on me dérange durant mon sommeil ! Comprenez-vous ?
ROBERTO
Je vous signale que nous sommes lundi après-midi ...
LE COMTE
J'ai tout de même le droit de faire la sieste ! Et puis d'abord, vous n'êtes pas sans ignorer que Lucie et moi sommes fiancés depuis 24HOO, c'est pourquoi, nous souhaiterions tous deux un peu d'intimité, n'est-ce pas !
ROBERTO, le prend dans ses bras et l'embrasse
Toutes mes félicitations, Chrîstophe Rodolphe Charles Henri et j'en passe !
Le Comte, le chope par le col avec ses deux mains
Vous vous foutez de moi ou quoi ? Qui vous a donné l'autorisation d'entrer dans mon château ?
ROBERTO
Nous étions en pleine répétition, Comte, quand soudain, Lucie s'est mise à délirer, je ne sais trop pourquoi d'ailleurs ...
LE COMTE
Vous ne répondez pas à ma question, mon ami ?
ROBERTO
Eh bien, c'est très simple, c'est vous l'autre jour qui m'avez permis de répéter ici.
LE COMTE
Et je me souviens qu'ensuite, je vous avais demandé de ne plus remettre les pieds chez moi.
ROBERTO
Oubliez-vous que nous devons représenter la pièce dans quatre jours et qui plus est, dans l'une des grandes salles de votre château ?
LE COMTE
Vous voulez parler de l'adaptation théâtrale du manuscrit de frère David ?
ROBERTO
Exactement ! Seulement voilà, je ne sais si Lucie va pouvoir tenir le rôle de Guerrazade, la fiancée du Chevalier ?
LE COMTE
Quoiqu'il en soit, le moment est très mal choisi, Roberto. Laissez la tranquille !
ROBERTO
Dans ce cas, je lui trouverai une remplaçante.
LE COMTE
Vous m'importunez, Roberto !
ROBERTO
N'ayez crainte, il ne s'est jamais rien passé entre nous deux. Je tiens par ailleurs à vous faire toutes mes excuses pour l'autre soir, lorsque vous l'avez surprise dans mes bras, il s'avère que c'est elle qui me faisait des avances...
LE COMTE
Dehors !
ROBERTO
Je crois que l'on ne se comprend pas bien, vous et moi ? !
LE COMTE
Avant hier soir, votre travail consistait à assurer la surveillance de ma demeure, vous étiez censé me protéger contre « le gang des châteaux » et plus particulièrement contre Nicole Martin, sa principale représentants. Mais au lieu de cela, Monsieur fricotait avec ma fiancée, et qui plus est, le jour de mes fiançailles !
ROBERTO
Aux dernières nouvelles Nicole Martin a été appréhendée.
LE COMTE
Maudite soit-elle !
ROBERTO
Tout est bien qui finit bien, Monsieur le Comte !
LE COMTE, sort une bouteille de sa poche, puis boit
Il n'empêche qu'elle a tout de même réussi à me cambrioler.
ROBERTO
Je l'ignorais, Monsieur le Comte.
LE COMTE
Par votre faute, celle-ci a réussi à s'infiltrer chez moi. Où étiez-vous donc passé ?
ROBERTO
Je crois bien que vous m'aviez mis à la porte.
LE COMTE
Quand je pense que c'est Juliette, ma gouvernante, qui s'est chargée de faire le travail à votre place.
LE COMTE
Je l'ignore. Elle n'a jamais remis les pieds au château. D'ailleurs, il va falloir lui trouver une remplaçante.
ROBERTO
A mon avis, si Juliette a renoncé à son poste, c'est que son travail ne la satisfaisait point.
LE COMTE
Au contraire, elle appréciait beaucoup la maison ! C'aurait été un immense plaisir pour elle que de servir le repas des fiançailles !
ROBERTO
Mais hélas, ce ne fut point le cas !
LE COMTE
Elle avait des yeux de velours, des gestes précis, tout en subtilité, chaste comme au premier jour ! Le corps si bien balancé et la poitrine en avant. J'aurais tant voulu faire d'elle ma bien aimée pour toujours !
ROBERTO
Mais hélas, cette nymphe disparût à tout jamais.
LE COMTE
Sans doute a-t-elle suivi mes conseils !? (Il s'agenouille et se blottit contre les jambes de Roberto) Roulée comme elle était, avec cette plastique de déesse, la divine Juliette aura sûrement fait carrière à Hollywood ! A l'heure qu'il est, elle doit faire pâlir d'envie toutes les starlettes de la cité des Anges !
ROBERTO
De toute ma vie, je n'ai connu pareille admiration de la part d'un employeur à l'égard de sa femme de ménage.
LE COMTE
C'est qu'elle avait, voyez-vous, un timbre de voix particulier et un physique de rêve qui me rappelaient le "look" de la grande et pulpeuse « Zaza » !
ROBERTO
« Zaza », dites-vous ?
LE COMTE
« Zaza » restera dans les annales cinématographiques comme la perle des perles de tous les temps, d'une beauté sublimissime ! (Toujours à genou) Aujourd’hui, c'est Juliette qui lui succède, ma tendre Juliette qui respirait le bonheur
retrouvé ! Quand je pense que nous aurions vécu des moments exaltants elle et moi. Je l'aurais emmenée faire du Pédalo sur le Lac Léman, puis, bras dessus, bras dessous, nous serions allés en Tanzanie déguster une glace à la pistache sur le Mont Kilimandjaro !
(Roberto a quitté les lieux entre temps)
LE COMTE, toujours à genou
Oh ! Ma douce « Juliette for ever », pour qui ne cesse de battre mon coeur, une pensée traverse mon esprit au fil des heures ! Où que tu sois, reviens-moi, mon coeur !
Fin de la Scène 1
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Acte 1 / Scène 2
Jacqueline de la Bouche-En-Biais / Sylvestre / Le Comte de la Bouche-En-Biais / Lucie De modestie / Mademoiselle Roméo.
Le Comte fait sa prière à genou...
SYLVESTRE, la pipe à la bouche et Jacqueline, une caisse de vin sous le bras font leur entrée en chantant, bras dessus, bras dessous
« Ce n'est qu'un au revoir, mon frère, ce n'est qu'un au revoir... Etc... »
JACQUELINE, dépose la caisse de vin près du Comte)
Voici le ravitaillement de « Champinelle », Frangin !
SYLVESTRE
Pour des raisons de santé, le père Augustin n'a pu se déplacer jusqu'au château, alors, nous faisons le service à sa place.
JACQUELINE
Navrée de te déranger pendant la prière, Charlot, mais l'heure c'est l'heure et après l'heure ce n'est plus l'heure ! ! Le temps est venu de parler affaires.
LE COMTE, se relève
C'est à quel sujet, ma soeur ?
JACQUELINE
Cette fois, tu ne vas pas pouvoir te défiler, mon frère; nous avons rendez-vous dans une heures avec ton banquier, dans le cabinet de Maître jacques ton notaire. Partons sur le champ !
(Elle entraîne le Comte vers la sortie)
LUCIE, sort de la chambre à ce moment-là
Que se passe-t-il, mon cristounet ? Où allez-vous ?
LE COMTE
Ma soeur et moi devons traiter une affaire urgente, ma douce hirondelle. Je m'en vais pour quelques heures.
LUCIE
Vous rentrerez pour le dîner aux chandelles ?
LE COMTE
Bien entendu !
LUCIE
Mais je risque de mourir de solitude sans vous !
LE COMTE, sort de sa poche une carte bancaire et la lui remet
Tenez, Lucie !
LUCIE, remarque la bague que porte au doigt le Comte
Dites-moi, mon ami, c'est bien ma bague de fiançailles que vous portez autour du doigt ?
LE COMTE
Voyez-vous, très chère, par les temps qui courent, il serait imprudent de laisser un diamant d'une telle valeur traîner au fond d'un tiroir... Comprenez-vous ?
LUCIE
Quand pourrais-je récupérer ma bague ?
LE COMTE
Je vous permettrai de la porter autour du doigt uniquement pendant les heures de repas.
JACQUELINE
Quand tu veux, Charlot ?
LE COMTE, entraîne rapidement Lucie vers la chambre
Allez vous changer, Lucie, vous ne pouvez pas sortir en ville vêtu de la sorte.
SYLVESTRE
Pouvez-vous m'accorder cinq minutes, Monsieur le Comte ?
LE COMTE
Je regrette, Sylvestre, mais il me faut accompagner ma soeur à la banque.
SYLVESTRE
Vous avez pensé à mes neuf cent treize Euros virgule je ne sais trop quoi ?
LE COMTE
Vous allez manquer la manifestation, Sylvestre.
SYLVESTRE
C'est à dire que je suis fixé sur mon sort depuis ce matin, alors il n'est pas nécessaire que j'y aille.
JACQUELINE
T'es prêt, Charlot ? (Elle entraîne le Comte jusqu'à la sortie)
LE COMTE
Repassez plus tard, Sylvestre, je verrai ce que je peux faire pour vous.
FIN DE LA SCENE 2
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ACTE 1 / SCENE 3
SYLVESTRE / LUCIE DE MODESTIE /
MADEMOISELLE ROMEO
LUCIE, sort de la chambre
A propos, Sylvestre, avez-vous pensé à faire ma commission à Augustin ?
SYLVESTRE
Et même qu'il m'a remis cette pipe pour vous !(Il lui remet la pipe) Attention ! C'est du costaud !
LUCIE
C'est vraiment "Cool" de sa part !
SYLVESTRE
Vous comptez partir en ville ?
LUCIE
Vous aussi ?
SYLVESTRE
A vrai dire je devais m'y rendre pour manifester auprès de mes collègue de travail, mais ce n'est plus la peine que j'y aille puisque je suis fixé sur mon sort.
LUCIE
Et pour quelle raison manifeste-t-on, aujourd'hui ?
SYLVESTRE
Hé, pardi ! contre les suppressions d'emploi à la poste ! Les services postaux se privatisent, ma petite dame.
LUCIE
Ce qui signifie grève dans ces cas là, et donc, pas de courrier aujourd'hui !
SYLVESTRE
Quoiqu'il en soit, ce n'est plus mon problème, le courrier !
LUCIE
Comment, ce n'est plus votre problème ?
SYLVESTRE
C'est très simple, ma petite dame, je viens de perdre mon emploi.
LUCIE
Je suis vraiment navrée !
SYLVESTRE
Maintenant, je n'existe plus pour la Société ! Bientôt, je serai réduit à la mendicité.
LUCIE
Ne parlez pas ainsi, mon vieux, à la longue, tout finira bien par s'arranger !
SYLVESTRE
Et dire que je suis à découvert !
LUCIE
Combien vous faudrait-il pour vivre dans l'immédiat ?
SYLVESTRE
Neuf cent treize Euros virgule huit mille cinq cent quarante à l'infini...
LUCIE
Empruntez-les donc à quelqu'un.
SYLVESTRE
C'est que je les attends toujours !
ROMEO, entre à ce moment-là et les menace avec son Magnum
Pas un geste ou je tire !
SYLVESTRE
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est encore vous, Mademoiselle Roméo ? Vous avez du mal à trouver la sortie ?
ROMEO, menaçante
La ferme !
LUCIE
Peut-on savoir ce qui se passe, Roméo ? Veux-tu bien poser cette arme ?
SYLVESTRE
Vous n'y ferai rien, elle est bouchée !
ROMEO
ferme-là, facteur !
SYLVESTRE
Eh bien, si c'est comme ça, je me casse !
(Il fait demi-tour et s'en va)
LUCIE
Que se passe-t-il Roméo ?
ROMEO
Où est Roberto, mon fiancé ?
LUCIE
Ton fiancé t'a encore fait des misères ?
ROMEO
Il m'a refusé le rôle principal dans sa pièce, et ça je ne lui pardonnerai jamais !
LUCIE
Reprends ton calme, ma chérie ! Tout va s'arranger.
ROMEO
Je vais le tuer !
LUCIE, lui tend la pipe
Mais que s'est-il passé exactement ?
ROMEO
Tu es au courant que Roberto dirige une troupe de théâtre ?
LUCIE
Abrège, ma fille !
ROMEO
Et tu sais aussi qu'il va bientôt représenter sa pièce dans une des grandes salles du Château.
LUCIE
Je l'ignorais.
ROMEO
C'est Christophe Rodolphe Charles Henri et j'en passe qui lui a donné l'autorisation.
LUCIE
Abrège, ma fille !
ROMEO
Eh bien, figure-toi que mon fiancé a choisi quelqu'un d'autre pour le rôle principal, alors qu'il m'était destiné.
LUCIE, entraîne Roméo vers la sortie
Tu me raconteras la suite en chemin...
ROMEO
Où allons-nous ?
LUCIE,J'ai de nombreux achats à faire en ville.
Fin de la Scène 3
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Acte 1 / Scène 4
ROBERTO (Sous les traits d'Emilio le baladin)
SYLVESTRE / LE COMTE / JACQUELINE
ROBERTO, fait son entrée, un chandelier en main, suivi de Sylvestre le menaçant avec sa mitraillette
Vous faites erreur, Sylvestre, je ne suis pas venu ici pour cambrioler Monsieur le Comte.
SYLVESTRE
Les bras en l'air, "Batman" et avance !
ROBERTO
Tout d'abord, je m'appelle "Emilio le baladin !"
SYLVESTRE
Et moi je m'appelle "Fanfan la tulipe" ! Quand Monsieur le Comte rentrera de la banque et qu'il apprendra que vous comptiez dérober son chandelier, je ne vous dis pas comme ça va chauffer pour vos oreilles !
ROBERTO
Je regrette, mais cet objet m'appartient ! Je l'utilise comme accessoire dans ma pièce de théâtre.
SYLVESTRE
Vous me prenez pour un imbécile ou quoi ? Vous croyez que je ne sais pas que vous faites partie du "Gang des Châteaux" !
ROBERTO
Vous n'y êtes pas du tout, Facteur !
SYLVESTRE
Eh bien alors, comment se fait-il que vous êtes entré ici, sans que Monsieur le Comte ne s'en aperçoive
ROBERTO
Ce dernier m'a donné son assentiment pour que je vienne répéter quand bon me semble. Je vous signale que dans quelques jours aura lieu la générale de mon spectacle, dans l'une des grandes salles du Château...
SYLVESTRE
C'est quoi tout ce baratin ? Vous croyez que j'ignore votre idylle avec Lucie ?
ROBERTO
Cette rumeur est sans fondement. Lucie n'est autre que l'interprète principale de ma pièce; il ne se passe rien entre elle et moi.
LE COMTE, entre
Vous êtes encore là, Monsieur Sylvestre ?
SYLVESTRE
Vous tombez bien, Monsieur le Comte ! Vous ne devinerez pas qui est avec moi ? Monsieur le justicier de mes deux ! Je viens de le surprendre en flagrant délit.
LE COMTE
Vous devriez être à la manifestation, Facteur.
SYLVESTRE
Je tiens votre homme, Monsieur, vous allez pouvoir régler vos comptes !
LE COMTE
Sortez d'ici immédiatement !
SYLVESTRE
Plait-il ?
LE COMTE, le prend par l’oreille et l’entraîne vers la sortie
Vous m’avez très bien compris. Dehors !
SYLVESTRE
Vous avez pensé à mes six mille balles, Comte ?
LE COMTE
Repassez plus tard, je verrai ce que je peux faire pour vous.
(Il met Sylvestre à la porte)
ROBERTO, à lui-même
Ouf ! C'est une chance qu'il ne m'ait point démasqué, sans quoi, connaissant bien notre homme, tout le voisinage aurait fini par savoir qui se cachait réellement sous les traits d'Emilio le baladin. (Puis il s'adresse au Comte, revenu entre temps) Merci pour votre aide, Christophe Rodolphe et j'en passe !
(Il l'embrasse)
LE COMTE
Je présume que vous deviez répéter cet après-midi avec
Lucie ? Hélas pour vous, celle-ci s'en est allée faire du « Shopping » en ville !
ROBERTO
Eh bien, j'attendrai son retour.
LE COMTE
Ce soir, nous comptons dîner en tête à tête, Lucie et moi. Faîtes en sorte de déguerpir des lieux un peu plus tôt.
ROBERTO
Mais pour l'heure, je vais aller prendre un peu l'air frais...
(Il quitte les lieux rapidement)
LE COMTE
Si jamais vous croisez ma soeur en chemin, dites-lui que je ne retrouve plus les clés de mon auto, et que nous allons devoir remettre le rendez-vous à plus tard !
JACQUELINE
C'est moi que tu réclames, Charlot ?
LE COMTE
Je ne retrouve plus les clés de mon auto, Jacotte !
JACQUELINE
Prenons le taxi !
LE COMTETrop tard, ma soeur, il nous faut remettre le rendez-vous à plus tard. (Il l’entraîne vers la sortie) Maintenant, laissez-moi seul !
FIN DE LA SCENE 4
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ACTE 1 / SCENE 5
ROBERTO / LE COMTE / LUCIE
En début de soirée...
ROBERTO, fait son entrée
Lucie ! Lucie ! C'est l'heure de la répétition. Bon sang ! Elle est en retard. (Il s'assoit une chaise)
LE COMTE, entre à son tour
Je vais la tuer, je vais la tuer !
ROBERTO
Pensez-vous que Lucie rentrera pour le dîner, Christophe Rodolphe et j'en passe ?
LE COMTE, bouteille en main
Elle a tout intérêt.
ROBERTO
Votre fiancée a pris du retard sur la répétition.
LE COMTE, fait le va et vient canne à la main
Elle va voir de quel bois je me chauffe !
ROBERTO
Quelque chose ne va pas ?
LE COMTE
Mon banquier vient de m'apprendre au téléphone que Lucie a vidé mon compte bancaire dans l'après-midi.
ROBERTO
Pas de chance pour vous, mon vieux !
LE COMTE
Comment a-t-elle pu dilapider une somme aussi colossale en une seule journée ?
LUCIE, fait son entrée, un cadre sous son bras
Bonsoir, Messieurs !
ROBERTO
Vous tombez bien, Lucie, nous allons pouvoir commencer la répétition.
LE COMTE, entraîne Roberto vers la sortie
Désolé, Monsieur le tragédien, j'ai à m'expliquer avec Lucie. Repassez plus tard ! J'ai à vous parler sérieusement, Lucie.
LUCIE
Pas maintenant, mon cristounet ! Je suis épuisée, voyez-vous.
LE COMTE, fait le va et vient
Je viens d'avoir mon banquier au téléphone... J'ai appris pour le retrait.
LUCIE
La vente aux enchères n'en finissait plus ! Tenez, c'est pour vous ! (Elle accroche le cadre autour de son cou) Il s'agit de la toile du grand Maître de l'Art Conceptuel : « Branlerowski », il a pour titre : « La Transparence ! » J'ai dû me batailler des heures entières avec l'Emir Saoudien Rachid El Hassan Ourim Radim Pétroleoum and Co pour l'avoir. Finalement j'ai gagné ! Bien sûr, il a fallu y mettre le prix !
(Puis Lucie s'endort sur la chaise)
LE COMTE, le cadre autour du cou ne remarque pas que Lucie endormie
Vous venez de commettre une énorme faute à mes yeux ! Il s’agissait-là de ma rente annuelle, m’entendez-vous ! ! ?
Fin de la Scène 5
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Acte 2 / Scène 6
Sylvestre (sous les traits de la pulpeuse « Zaza »)
Le Comte De la Bouche-En-Biais / Lucie (endormie sur la chaise).
SYLVESTRE, fait son entrée, déguisé en femme
Pardon de vous interrompre, cher Monsieur, mais suis-je bien au château de Sa majesté le Comte Christophe Rodolphe Charles Henri René Christîan Bernard De la
Bouche-En-Biéééé ?
LE COMTE
De la Bouche-en-Biais, Madame ! De la Bouche-En-Biaisi En Biais, Biais, Biais, Biais ! C'est ainsi que je me nomme !
SYLVESTRE
Dis donc, mon Bichounet, tu ne me reconnais pas ?
LE COMTE
Ne me dis pas que c'est toi, ma Grande « Zaza » ?
SYLVESTRE
I Keep holding on ! (Puis il chante) : « Avé Avé maria ! Avé Avé maria.. ! »
LE COMTE
Est-ce vraiment toi, ma grande « Zaza" ? Comment as-tu retrouvé ma trace ?
SYLVESTRE
Je suis un peu comme l'Ange Gabriel, j'ai utilisé ma baguette magique !
LE COMTE
Quand je pense que nous nous sommes perdus de vue au sommet du Mont Kilimandjaro !
SYLVESTRE
Je finissais à peine de sucer ma glace à la pistache, que hop ! Monsieur prit la fuite aussitôt en hélicoptère pour m'abandonner sur les neiges du "Kilimandjaro" ! Tu croyais peut-être t'en tirer comme ça, mon mignon.
LE COMTE
Vingt ans après, tu es toujours aussi belle, ma Zaza !
SYLVESTRE
Hé ! Que veux-tu, depuis que j'ai recours à la chirurgie esthétique, je peux me faire gonfler les lèvres et les Mamelles autant de fois que je le désire ! ! Dis-moi, mon bichounet, tu portes toujours cette vieillerie sur toi ? (Il désigne le peignoir du Comte)
LE COMTE
Ne t'ai-je jamais dit qu'il s'agissait-là d'une pièce de collection rarissime, achetée à un prix très fort, lors d'une vente aux enchères à Memphis, et ayant appartenue au "King" ! Certes, il est vrai que j'ai un mal fou à m'en séparer, mais que veux-tu, à l'idée de savoir que le « King » a sué de toutes ces entrailles sous ce peignoir, cela me donne du « PEP’S » pour affronter la vie et les combats de chaque jour ! ! !
FIN DE LA SCENE 6
FIN DE L’ACTE 1
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EPILOGUE
Jacqueline de la Bouche-En-Biais / Le Comte De la Bouche-En-Biais / Sylvestre / Lucie de Modestie / Mademoiselle Roméo /
Roberto (Sous les traits d'Emilio)
JACQUELINE, cagoulée, surgit, mitraillette à la main
Haut les mains, c'est un hold-up !
SYLVESTRE
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous,
« Cat Woman » ?
JACQUELINE
Ne bouge pas, Facteur ou je te flingue !
LE COMTE
Prenez ce que vous voulez, Madame ! Dépêchez-vous !
JACQUELINE
Seule la bague m'intéresse.
SYLVESTRE
Dites, je pourrais récupérer ma mitraillette ensuite ?
JACQUELINE
Fermez-là !
ROBERTO, fait son entrée entre temps et s'est placé dans le dos de jaqueline
Au nom de la loi, je t'arrête, Nicole martin !
(Puis il l'assomme avec une bouteille)
SYLVESTRE, saute dans les bras de Roberto
Bravo, Monsieur "Batman" ! Vous êtes un héros ! Je peux vous demander un autographe ?
ROBERTO, lui fait le baisemain
Mes hommages, Madame !
SYLVESTRE, suppliant
Je peux vous faire la bise ?
LUCIE, s'est réveillée entre temps
Serait-ce vous, Monsieur Sylvestre ?
(Lucie lui retire sa perruque blonde)
SYLVESTRE
Bonsoir, Mademoiselle Lucie ! Votre dîner aux chandelles se déroule à merveille ?
LE COMTE
Nous allons devoir commencer sans vous, Messieurs !
(Il se saisit de Sylvestre et de Roberto par les oreilles et les entraîne vers la sortie)
SYLVESTRE
Vous avez pensé à mes six mille balles, monsieur le Comte ?
LE COMTE
Désolé. (Puis) Maintenant, à table, Lucie !
LUCIE
J’ai un cadeau pour vous, mon christounet.
ROMEO, surgit, flingue en main
Pas un geste ou je tire !
LE COMTE, ne prête pas attention à Roméo
Vous avez un cadeau pour moi, Lucie ?
LUCIE
J’ai un nouveau jeu à vous proposer.
(Elle lui remet une laisse de chien)
LE COMTE
Que voulez-vous que je fasse de cette laisse de chien ?
LUCIE, l’entraîne dans la chambre
La règle du jeu est très simple…
JACQUELINE, se réveille ensuite
Bon sang ! Que s’est-il passé ? Où suis-je ?
ROMEO, la menace avec son flingue
Où est passé mon fiancé, Madame ? Conduisez-moi jusqu’à lui !
JACQUELINE, se lève, sans faire attention à Roméo, retire sa cagoule et prend la sortie, suivie de Roméo
Allons voir ailleurs si j’y suis !
FIN DE L’EPILOGUE
FIN DU 13-ième EPISODE
Affaire à suivre dans le 14-ième épisode intitulé :
« HÔTEL BENVENUTO »
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